COMPRENDRE LE PAYSAGE

Lorsque la COVID-19 a frappé et que le Canada a mis en œuvre ses stratégies de confinement à l’échelle fédérale, provinciale et municipale, le secteur manufacturier a été immédiatement touché. Selon un sondage mené récemment par Chaîne d’approvisionnement Canada, 70 % des professionnel(le)s de la chaîne d’approvisionnement ont indiqué que la chaîne d’approvisionnement de leur organisation avait été perturbée directement par les répercussions de la COVID-19. L’incapacité du gouvernement et de l’industrie à garantir l’accès aux équipements de protection individuelle (EPI) tels que les masques, les gants et les désinfectants pour les travailleur(euse)s de première ligne témoigne de cette situation. Le processus manufacturier dans son ensemble a aussi fait face à des problèmes semblables. Alors que partout dans le monde les frontières se fermaient, la rigidité de la mondialisation industrielle est devenue apparente. Parallèlement, le monde était témoin d’une montée du nationalisme, de nombreux pays tentant de détourner des fournitures essentielles pour une utilisation interne par les populations locales.

Au Canada, les entreprises non essentielles ont été fermées, ce qui a eu un impact profond sur le pays, étant donné qu’environ 40 % de tous les biens importés sont des biens non essentiels. Alors que les conteneurs destinés au Canada sont restés sur place remplis de stocks pendant des mois, le flux naturel de conteneurs à l’échelle planétaire a lentement commencé à s’accumuler dans des endroits non habituels, ce qui a entraîné des pénuries de conteneurs aux points d’embarquement mondiaux et la congestion des ports. Pour que puisse se poursuivre la production, les fabricants de la région de York se sont tournés vers le transport aérien pour accéder aux composants essentiels produits à l’étranger. Ils ont rapidement constaté que la capacité de transport aérien disponible était très limitée et que son coût était prohibitif. La plupart des biens sont expédiés dans la soute à bagages d’avions de transport de passagers et, puisque les vols de passagers ont chuté de 85 % durant la pandémie, il en a découlé d’importantes contraintes sur la capacité.

Finalement, alors que la pandémie faisant rage au Canada, les fabricants ont fait face à des variations non habituelles de la demande, et ce, essentiellement sans préavis. Certaines industries, comme l’automobile, ont complètement cessé leurs activités au cours des premiers mois, tandis que d’autres, comme l’industrie pharmaceutique, l’alimentation et les produits en papier, ont dû accroître de manière importante leurs activités pour répondre à la demande des consommateur(trice)s qui faisaient des réserves. En raison des variations subites de la demande et des chaînes d’approvisionnement mondiales au ralenti pour de nombreux composants nécessaires à la fabrication, les fabricants de la région de York ont fait face à plusieurs défis durant les deux premiers mois de la pandémie et plusieurs d’entre eux ont dû réorienter leurs activités afin de survivre.

UN CADRE POUR RÉUSSIR

L’étude propose un cadre de meilleures pratiques que pourront utiliser les entreprises pour faire face à des perturbations futures dans la chaîne d’approvisionnement. Pour ce qui est des recommandations aux gouvernements, l’étude révèle que les fabricants de la région de York profiteraient d’un soutien des différents paliers gouvernementaux.